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La littératie en santé : pourquoi s'en soucier?

Updated: Jan 21, 2022

En vulgarisation médicale, on doit absolument comprendre le niveau de littératie en santé de son public cible. C’est un outil essentiel pour bien choisir l’information à donner et savoir comment l’expliquer.

Professionnelle de la santé s'adressant à une patiente.

La littératie en santé, c'est la capacité à trouver, à comprendre et à utiliser l'information médicale pour prendre des décisions sur sa santé. Et non! Ce n'est pas simplement le niveau en lecture, bien que ce facteur y joue pour beaucoup.


Au Québec, environ 2 adultes sur 3 ont un faible niveau de littératie en santé. C'est énorme. Pour certaines personnes, des tâches en apparence simples peuvent représenter un défi monumental. Par exemple :

  • Prendre rendez-vous à la clinique ou à l'hôpital

  • Comprendre leur état de santé et ce qu'ils doivent faire

  • Clarifier ce qu'ils n'ont pas bien compris

  • Comprendre leur traitement et ses effets possibles

  • Etc.

Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, le niveau de littératie en santé n'est pas toujours lié au niveau d'éducation. Par exemple, il est souvent plus faible chez les nouveaux arrivants, même ceux très éduqués.


Cela vous surprend? Si vous trouvez notre système de santé complexe, imaginez devoir vous orienter dans celui d'un autre pays... sans maitriser la langue locale! À côté de ça, nos CISSS et nos CIUSSS paraissent tout à fait inoffensifs.


Outre le niveau d'éducation, le statut d'immigration et la langue maternelle, d'autres facteurs peuvent jouer sur le niveau de littératie en santé d'une personne. Notamment :

  • L'âge et le sexe

  • Les capacités physiques et cognitives

  • Les croyances culturelles

De plus en plus, on reconnait que les institutions ont un rôle important à jouer pour améliorer la littératie des patients. Ce n'est plus seulement aux usagers de trouver leurs repères. On doit aussi les orienter dans le système de santé et leur faciliter la tâche.


Donc, fini le temps où le système de santé ressemblait à la maison qui rend fou des Douze travaux d'Astérix? Pas tout à fait... mais on peut se permettre de rêver!

C'est vrai, il reste beaucoup à faire pour démocratiser l'accès à des soins de qualité. En tant que vulgarisatrice, j'y contribue à ma façon.


Pour tenir compte du niveau de littératie de santé de la population, mes textes grand public conviennent à des lecteurs de niveau 1re ou 2e secondaire. Cela permet de rejoindre autant les adultes forts en lecture que ceux qui ont des difficultés


Et vous, que pouvez-vous faire pour améliorer l'accès aux soins de santé?


Si vous travaillez avec des patients, voici comment les aider :

  • Utilisez des mots de tous les jours plutôt que des termes spécialisés. Cela demande de la pratique, mais vos patients vous en seront reconnaissants. Pour des idées de mots courants, consultez le lexique des mots alternatifs du CHUM.

  • Demandez-leur de répéter dans leurs mots ce que vous leur avez expliqué au lieu de demander s'ils ont bien compris. Vous aurez une idée plus juste de ce qu'ils ont retenu et pourrez les corriger au besoin.

  • Remettez-leur un aide-mémoire clair et simple en format papier. Cela leur permet de revoir l'information à la maison, à tête reposée. Assurez-vous de faire rédiger ou réviser votre document par un rédacteur spécialisé en vulgarisation médicale. Même s'il vous paraît clair, il ne le sera peut-être pas pour tous vos patients.

  • Faites appel aux services d'un interprète agréé pour communiquer avec vos patients allophones. Il ou elle pourra traduire fidèlement les informations que vous souhaitez transmettre.

  • Tentez de limiter les étapes à franchir et les obstacles à traverser. Les processus sont souvent pensés en fonction des besoins de l'institution et non des usagers. Vous pouvez par exemple combiner des rendez-vous pour limiter leurs déplacements ou encore simplifier des formulaires.

  • Offrez des sources d'aide aux patients avant qu'ils ne les demandent. S'ils ont des questions plus tard, à qui pourront-ils les adresser? Si ce n'est pas à vous, dirigez-les vers des associations, des organismes communautaires ou des lignes d'assistance.

Vous aimeriez en savoir plus? N'hésitez pas à me joindre!


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